L'ARMÉE BELGE

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Léopold II introduisit en 1909 un service militaire restreint (trois jours avant sa mort!), à raison d'un fils par famille, mettant ainsi fin à l'armée des pauvres constituée de ceux qui avaient tiré un mauvais numéro ou de ceux qui acceptaient de faire un remplacement moyennant finance. Ce service est généralisé en 1913. Ces mesures auraient atteint leurs effet en 1918 en portant les effectifs du temps de guerre à 350.000 hommes. Le pays fait mettre son armée sur le pied de paix renforcé le 29 juillet en rappellant les trois dernières classes. La mobilisation est décrétée le 31 juillet dans la soirée. Suite au refus de l'ultimatum de passage du 2 août, l'Allemagne déclare la guerre à la Belgique le 3 août.

La Belgique ne peut opposer que 117.000 hommes effectivement opérationels, répartis en six grosses divisions armées et une de cavalerie. Ayant la prétention de se battre malgré tout, les belges feront preuves d'héroïsme et ralentiront l'avance allemande.

Conformément à l'article 68 de la constitution de 1830, le roi Albert 1er assuma personnellement le commandement de son armée. Notons que le roi refusa d'aligner totalement sa politique sur celle des alliés. C'est ainsi qu'il s'opposa à toute participation de ses troupes pour la bataille de Verdun ou de la Somme, qu'il qualifiait de boucheries inutiles. En revanche, il aligna toute ses forces pour la reconquête du territoire national en septembre 1918.


Fantassin de la ligne:

Infanterie, voltigeur, grenadier, artilleur, guide - les fantassins sont équipés du fusil Mauser modèle 1889 (7,65mm):

     

Fantassin - Lancier - Brigadier au 2° régiment des guides belges, blessé à la bataille de Mons:

Fantassin     Lancier belge     

Infanterie belge en observation:

Infanterie en observation

Fantassins-cyclistes:

Fantassins cyclistes

Mitrailleurs carabiniers belges (gauche) - Infanterie belge en embuscade sur les bords de l'Yser (droite):

    

Carabiniers belges, coiffés de leur légendaire haut de forme en cuir, en embuscade sur une route:

Mitrailleuse belge avec son attelage réglementaire de chiens:



Les médailles militaires belges:

De gauche à droite et de bas en haut: croix de Léopold 1er, croix de Léopold II, médaille militaire, croix de guerre (en dessous), ordre de la couronne, croix militaire

Médailles militaires belges


Uniformes de l'armée belge

Uniformes de l'armée belge


Exactions allemandes lors de l'invasion de la Belgique: La guerre a conduit à l'occupation allemande de la Belgique en quasi totalité et de dix départements du nord et de l'est de la France. Trés tôt la propagande alliée a dénoncé les atrocités commises par les allemands sur les populations civiles, avec semble-il des exagérations (crucifixions, mains coupées, etc.) Qu'en est il réellement?

Lors de leur entrée en Belgique les soldats allemands vivent dans un climat de terreur, persuadés que la population civile est prête à se soulever et que des francs-tireurs les attendent partout. Dés les premiers combats en effet, le bruit se répandit à la fois parmi les troupes comme à l'arrière, que les belges des deux sexes étaient comme des bêtes altérées de sang, et à la tête des espions, francs-tireurs, pétroleuses, massacreurs de blessés, se trouvaient les prêtres, et ce malgré les protestations des catholiques allemands qui cherchèrent à disculper leur collègues belges. 

Il est vrai que les allemands ont été nourris durant des décénnies par les récits des atroces exploits prêtés aux franc-tireurs français durant la guerre de 1870, et que les officiers ont dans leur sac des manuels militaires où l'on enseigne comment se conduire envers les civils rebelles. D'une façon générale la résistance des troupes belges, l'hostilité des civils belges étonnent les allemands qui croyaient ne faire la guerre qu'aux français. Les soldats ignorent d'ailleurs le plus souvent la réponse du gouvernement belge à l'ultimatum allemand du 2 août, et s'ils la connaisse ils ne la comprennent pas. 

Un exemple caractéristique (choisi entre plusieurs): des ouvertures étroites fermées par des plaques mobiles de métal étaient pratiquées dans les façades pour fixer les échafaudages des plafonneurs ou des peintres. Cette habitude de construction était semble t-il propre à la belgique, mais les soldats allemands pensérent immédiatement que les civils belges se préparaient depuis longtemps à des actions de guérillas.

Dés lors des représailles spectaculaires ont lieu à la moindre résistance: 6000 civils au moins ont été assasinés lors de l'invasion. A Dinant par exemple, 700 personnes sont tuées lors de la mise à sac et l'incendie de la ville (23 août 1914). Louvain subit le même sort le 26 août. On compte prés de 400 morts à Tamines. En outre d'innombrables vols et viols sont avérés. C'est l'extrême brutalité de l'avance allemande en 1914 qui expliquera l'ampleur de l'exode de mai 1940. 

Belges repoussant une attaque allemande à Liège

Belges repoussant une attaque allemande à Liège

Les héros - M.Wagemans

Les héros - M.Wagemans


L'holocauste - L'illustration du 5 décembre 1914: La Belgique, horrifiée mais menaçante, dépouillée mais enveloppée encore de son drapeau, ne tenant plus dans sa main qu'un glaive brisé mais le front ceint de sa couronne, s'érige sur des ruines, parmi ses morts. Elle est la victime sur l'autel, mais une victime qui crie vengeance... et qui sera vengée.



Source: L'armée française de l'été 1914 - Henri Ortholan ; Jean-Pierre Verney - Bernard Giovanangeli Editeur - 2004
Histoire illustrée de la guerre du droit - Emile Hinzelin - Librairie Aristide Quillet
La Belgique - Georges-Henri Dumont - Que-sais-je 319