LE TIR DU CANON DE CAMPAGNE DE 75
Outre le chef de pièces, on avait six servants:
Le caisson était servi par un pourvoyeur, un déboucheur et un second pourvoyeur. Les pourvoyeurs approvisionnent le débouchoir en obus à balles ou amorcent les cartouches à obus explosifs, le déboucheur débouche les évents ou distribue les détonateurs des obus explosifs, puis passe les cartouches au chargeur.
La pièce était servie par un pointeur, donnant l'angle de site et la dérive, un chargeur introduisant les cartouches dans la chambre et un tireur, donnant la hausse, ouvrant et fermant la culasse et faisant partir le coup.On pointait dabord la pièce en direction, puis on lui donnait l'angle de site voulu. On abattait ensuite le frein de roues (abattage), et on pose la bêche à terre, à 0,5m en avant du caisson, car l'opération d'abattage faisait reculer la pièce de 40cm, et le premier coup avait pour effet d'enfoncer la bêche à terre, donc de faire reculer la pièce de 10cm (la pièce était alors dite assise)
Ravitaillement: Les pièces étant en poste, un échelon de combat s'installait 400 ou 500m en arrière du front de batterie, abrités autant que possible de l'ennemi, avec des caissons à munitions et la voiture forge. Son rôle était de soutenir les batteries de tir en munitions, vivres et fourrages. Une liaison constante entre les batteries et l'échelon de combat devait être assurée.
Les fourgons à vivre et à fourrage forment le train régimentaire à disposition de l'état major du régiment.
Plus loin, se trouve le parc de corps d'armée, avec moyens hippomobiles et automobiles, prêt à ravitailler les régiments d'artillerie, puis le parc d'armée ravitaillant les parcs de corps d'armée, mais utilisant plutôt les moyens fixes (mais de grande capacités) de chemins de fer.
Convenablement réglé le shrapnel répartit ses balles sur une largeur de 20m et une profondeur efficace de 150m. La gerbe produite est pleine et peu ouverte (15 à 20°). Les balles ont une pénétration dans les divers matériaux trés inférieure à celle des balles de fusils. Il produit un épais nuage de fumée, et peut provoquer des incendies.
Tir percutant: L'obus éclate aprés une certaine pénétration dépendant de l'amorçage du projectile, son poids, sa vitesse restante et son angle de chute. La profondeur de pénétration dans le sol croît avec le poids, la vitesse restante et l'angle de chute. Les amorçages sont dits instantanés, sans retard ou retardés suivant leur durée de fonctionnement (de 1/100°s à 1s).
Tir fusant: Bien que non prévu au lors de la conception du canon, Il a commencé à être utilisé durant la grande guerre. Il donne une gerbe trés creuse et trés ouverte avec des éclats de retour (gerbe de culot). Les éclats sont nombreux, irréguliers et animés dabord d'une grande vitesse qu'ils perdent rapidement.
Exemple de tir fusant: obus de 105mm:
On cherche ensuite à bien battre le terrain, en formant un faisceau d'ouverture donnée et d'orientation voulue. Pour cela on fait pointer les pièces sur un point donné, avec pour la première une certaine dérive (pièce directrice) et pour les autres des dérives echelonnées. Lors du combat la batterie devait souvent déplacer le faisceau, l'ouvrir ou le fermer, etc. D'où l'extrême importance de la rapidité d'exécution pour la guerre de mouvement.
On mettait dabord la pièce en direction (à vue ou au moyen d'un point de pointage), on repérait en direction (alignement de la ligne de foi verticale du colimateur sur un point choisi), on donnait l'angle de site commandé, on mesurait la hausse minima (hausse en dessous de laquelle on risque d'écréter le masque). Puis on mettait la hausse à la distance indiquée (ordre telle distance), on chargeait et on effectuait le premier coup.
Pour les tirs suivants, on pouvait corriger le tir en modifiant la hausse, et la dérive par coulissement de l'essieu, ou si cela était impossible, en déplaçant la crosse, donc en devant refaire l'opération d'abattage.
Pour la précision du tir, on devait aussi tenir compte que si l'essieu n'était pas horizontal, le coup était porté du coté de la roue la plus basse, et qu'il fallait corriger en conséquence (5 millièmes pour 55cm de différences de niveaux des roues)
Les salves de tir pouvaient s'effectuer:
Tir sur hausse unique: On pouvait tirer des salves sur hausse unique, pour battre le même point. Percutant ce tir permettait de détruire un obstacle, fusant d'atteindre un objectif fixe et de peu d'épaisseur (infanterie derrière une haie, etc.)
Tir en fauchant: Quand le pointeur recevait l'ordre de faucher, il devait donner trois coups de volants aprés chaque coup tiré sauf le dernier. Cela permettait déchelonner les tirs de gauche à droite ou inversement. Lors de l'ordre de tir suivant, le pointeur fauchait dans l'ordre inverse (de droite à gauche sir le tir précédent était de gauche à droite et vice-versa). S'il recevait l'ordre de faucher double, il donnait six coups de volants au lieu de trois.
Tir progressif: On tirait en échelonnant la hausse de 100m en 100m. on tirait deux coups sur chaque hausse
Tir progressif en fauchant: On échelonnait les tir avec des hausses de 100m en 100m, et on fauchait par trois coups sur chaque hausse. Les hausses étaient comprises entre une hausse surement courte et une hausse surement longue. Parfois il était préférable d'augmenter la hausse s'il y avait un danger de tirer sur des troupes amies.
Sur des cibles trés mobiles (cavalerie): On pouvait tirer sans abattre, pour pouvoir pointer en direction rapidement par déplacement de la crosse. L'ordre était sur tel but plateau zéro tambour tant.Sur cibles trés rapprochées (ci. 500m): Le déboucheur réglait le débouchoir sur la distance minium, le tireur tourne la manivelle de hausse dans le sens de la diminution jusqu'à l'arrêt, le pointeur met la ligne de foi horizontale sur le pied du but, et on tire à volonté.
Pointage individuel: Dans ce cas les pointeurs prennent le quart de l'objectif qui leur est assigné.