LE FUSIL CHASSEPOT

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Origine de son adoption: La Prusse avait adopté le fusil Dreyse se chargeant par la culasse en 1849. La cartouche était en papier, combustible, et l'amorce se trouvait à la base de la balle. Le percuteur devait donc traverser la charge de poudre avant de percuter l'amorce. C'était sous beaucoup d'aspects une arme médiocre manquant de puissance et de portée, et tant de gaz se perdaient par la culasse que les tireurs en étaient fortement génés. Bien que le besoin d'une arme se chargeant par la culasse fut d'actualité, aucune grande puissance ne suivit l'exemple de la Prusse dans l'immédiat.

En 1864, la Prusse battit le Danemark au cours d'une campagne éclair qui surprit toute l'Europe. Une des raisons de ce succés fut cette arme médiocre, tant décriée ailleurs, qui permettait au fantassin prussien de tirer plus vite, et surtout couché, ce qui réduisait la cible qu'il constituait et augmentait la précision par la même occasion. Les nations européennes réagirent alors rapidement en adoptant un armement similaire. En 1866, le prussiens vainquirent les autrichiens encore armés de fusils se chargeant par la bouche à Sadowa, pour semble-t-il les mêmes raisons. 

En aôut 1866 la France adopte le fusil Chassepot à cartouche combustible et chargement par la culasse. Le sabre baïonnette à lame yatagan est adopté fin octobre. Au début de la guerre de 1870 seuls les fusils d'infanterie et les carabines de cavalerie seront du système chassepot. Le mousqueton d'artillerie ainsi que la carabine de gendarmerie ne seront mis en service dans les corps qu'à, partir de 1872.
Le fusil chassepot: La cartouche était combustible, l'amorce était percutée par une aiguille, un joint de caoutchouc servant à l'étanchéité à l'arrière.

Canon en acier puddlé fondu:

Canon du fusil Chassepot

Mécanisme du fusil Chassepot:

Mécanisme du fusil Chassepot

La culasse mobile prend place dans la boite de culasse et contient le mécanisme de fermeture et de mise à feu. Elle est formée du cylindre avec le levier, auquel est relié la tête mobile qui ferme le tonnerre et laisse passer l'aiguille de mise à feu. Une vis arrêtoir permet de limiter son mouvement en arrière. L'obturateur en caoutchouc est en ab. Le dard bc pousse l'étui à poudre dans le cylindre cd jusqu'au ressaut d. La balle occupe le tronc de cône df qui raccorde la chambre avec l'âme. Pendant le tir les gaz de la poudre brulent et expulsent l'étui à poudre. C'est dans ce but qu'a été aménagée une chambre ardente autour du dard. Il n'y a donc pas de mécanisme d'extraction, et en cas de raté il faut expulser la cartouche avec la baguette enfoncée dans le canon. 

Boite de culasse:

Boite de culasse

Dispositif de détente:

Dispositif de détente

Le chien solidaire de l'aiguille

Chien avec ressort à boudin et aiguille

La cartouche combustible: L'enveloppe est formée de papier renforcé par du gaze de soie. Elle est fermée par une collerette en carton sur laquelle est fixée l'amorce. La balle est réunie à l'enveloppe par un cone de papier et une ligature. 

La cartouche combustible chassepot

Culasse à aiguille et cartouches combustibles en papier


Balistique: La hausse de combat est de 150m.

Flèches à mi-portée:

Fléches des armes du système gras

Zones dangereuses:

Zones dangereuses du fusil gras et dérivés


La baïonnette Chassepot: Il s'agit d'un sabre-baïonnette à double courbure en forme de yatagan dont la lame est évidée.

Sabre-baïonnette chassepot

Sabre baïonnette du fusil Chassepot

Sabre-baïonnette avec son fourreau

Poignée du sabre-baïonnette du fusil chassepot

Trophée d'un soldat prussien:

Trophée d'un soldat prussien


Aprés la guerre de 1870 le fusil chassepot fût remplacé par le fusil gras à cartouche métallique, puis par le fusil lebel. On doit aussi noter le fusil kropatschek de marine, qui fut une arme de transition.

Sources: Manuel du fusilier marin - Librairie J.Dumaine - 1877