LE GÉNIE
Brûlons plus de poudre et versons moins de sang - Vauban
Parfois détruire, souvent construire, toujous servir - devise des sapeurs
Le génie est
une arme trés ancienne, que ce soit pour la construction (ponts,
fortifications) ou la destruction (sape de murailles). Les romains
étaient déjà de grands batisseurs, même de
moyens de campagnes provisoires. Sous Louis XIV Louvois réunit
les ingénieurs militaires en un corps spécial auquel
appartenait Vauban (corps royal des ingénieurs militaires).
C'est sous l'influence de celui-ci qu'on essaya de constituer le
génie en corps indépendant et spécialisé ;
les sapeurs et mineurs restérent toutefois longtemps sous
l'égide de l'artillerie. Ce n'est qu'en 1759 que s'opère
le rattachement des compagnies de sapeurs et de mineurs au corps des
ingénieurs. Ainsi se crée le corps du génie.
En 1776 les ingénieurs reçoivent le
titre d'officier, l'école de Mézières en assure le
recrutement. Sous la révolution cette école est
transportée à Metz et l'importance du corps s'accroit
progressivement. En 1801 les officiers se recrutent parmi les
élèves de l'école Polytechnique et de l'Ecole
d'Application de Metz.
Sapeur du génie du second empire - remarquez la cuirasse et le casque pot-en-terre:
Aprés la défaite de 1870, le
génie fut réorganisé, à l'instar de toute
l'armée, et c'est à lui qu'incomba la tache
colossale de réorganisation des défenses des frontières. Durant la garnde guerre aux exigences d'une guerre
marquée par une défensive stabilisée. Travaux d'organisation du
terrain, construction d'installations fixes et guerre des mines se
développent intensivement.
Arme aux
effectifs peu nombreux, le génie comporte en métropole 21 bataillons de corps d'armée
portant le numéro du corps d'armée d'affectation, six bataillons de places-fortes ou de
défense des Alpes, trois bataillons de chemins de fer, quatre bataillons de télégraphistes.
Au total trente-quatre
bataillons, dont
trente-deux regroupés en onze régiments et deux
bataillons
autonomes (7e bataillon formant corps à Besançon, 28e
bataillon
à Belfort). On doit rajouter à cela deux bataillons
autonomes en Afrique du Nord : 19e bataillon Hussein-Dey, 29e
bataillon
Tunisie.
A la mobilisation d'août 1914, les bataillons de
corps d'armée éclatent pour donner naissance :
- Au profit
de chaque division d'active, à une compagnie de sapeurs-mineurs.
- Au profit du corps d'armée, à deux compagnies de
sapeurs-mineurs, dont une créée à la mobilisation, à une
compagnie d'équipage de pont et à une compagnie de parc.
- Au profit de la division de réserve mise sur pied sur le territoire
du corps d'armée, à une compagnie de sapeurs-mineurs, une compagnie
d'équipage de pont et une compagnie de parc, toutes trois de
nouvelle création.
Source:
L'armée française de l'été 1914 - Henri
Ortholan ; Jean-Pierre Verney - Bernard Giovanangeli Editeur - 2004
Manuel du gradé du gènie - Charles lavauzelles et Cie - 1940
Extrait de "Inventaire sommaire
des archives de la guerre. Série N. 1872-1919. Introduction.
Organisation de l'armée. Guide des sources. Bibliographie",
colonel P. Guinard, J. Nicot, J.-C. Devos, Imprimerie La Renaissance,
1975.
Précis des unités du Génie de 1793 à
1993 (ND) par le Cne(er) Giudicelli et le Maj(er) Dupire.