LA GUERRE DES TRANCHÉES - LA GUERRE DES MINES

Les tranchées de premières lignes sont en face de nous. Ici, en plus des balles, des bombes et des obus, on a la perspective de sauter à 100 mètres  en l'air d'un instant à l'autre; c'est la guerre des mines. La dernière explosion a fait un trou de 25 mètres de profondeur sur 50 mètres de diamètre. Inutile de te dire ce que sont devenus ceux qui se trouvaient dans le rayon - Pierre Rullier - 31 Juillet 1915 - Paroles de Poilus - Librio - 1998

<= L'armée française de l'été 14


La guerre de mine et de sape permet d'ouvrir une brêche brusquement avant de donner l'assaut. On creuse donc des galeries vers les tranchées ennemies (travail extrêmement pénible au demeurant, du aux petites mensurations des boyaux) afin de déposer sous-elle des charges d'explosifs. Ces galeries sont reliées entre elles par d'autres galeries. Lorsqu'on est suffisamment proche de la tranchée ennemie, les sapeurs creént une chambre de mine destinée à recevoir une quantité d'explosifs variant avec la profondeur de la chambre. La charge et son système d'amorçage déposé, on bourre la galerie de mine avec des sacs de terre sur une certaine longueur, pour éviter que l'explosion ne se propage en arrière. La charge d'explosifs dépends de la nature du sous-sol ainsi que de la distance du centre des poudres à la surface du sol. Cela exige généralement de grandes quantités d'explosifs.

On essait bien sûr de placer ces mines sous des points intéressants ou particulièrement bien protégés (nids de mitrailleuses, fortin, etc); un des buts principaux est d'effectuer des trouées dans les réseaux de fils de fer barbelés, ainsi que de désorganiser les systèmes de flanquement. De plus, les mines créant des entonnoirs, les troupes d'assauts doivent les occuper immédiatement et les organiser pour les défendre contre toute attaque.

L'un des effets de cette guerre des mines est de fixer devant soi des troupes nombreuses, car l'ennemi est toujours sous la menace d'un attaque soudaine (Il n'est pas averti par une attaque d'artillerie).

Creusement des galleries de mines

Naturellement chacun des adversaires essaie de se prémunir contre la sape. Le sol étant trés conducteur des sons, un des meilleurs moyens à employer est de créer par avance un système de rameaux de contre-mines, aux extrémités desquels on place des écouteurs (l'oreille humaine seule est aussi un excellent moyen!). On peut aussi forer les parois pour placer des microphones à de plus grandes distances. A défaut de microphones, des peaux tendues supportant des grelots ou un vase contenant du mercure peuvent faire l'affaire pour détecter les vibrations. Quand la direction de la sape se précise, on charge des contre-mines. 

Les galeries forment des réseaux trés enchevêtrés, et il arrive parfois de déboucher dans des galeries ennemies, ou sur une de ses mines, qu'il faut alors dessuite désarmorcer. Il va sans dire que le travail de sapeur était trés dangereux, et il fallait être toujours à l'écoute. Si, à une longue période de travail succéde un assez long silence, cela veut sans doute dire que l'ennemi est en train de bourrer d'explosifs un fourneau ou un camouflet.

Un autre moyen est de forer des petit fourneaux secondaires profonds appellés camouflets, de les remplir d'explosifs au bout et d'y mettre de feu (cf ci-dessous)

Forage au moyen de la barre à mine:


Mines allemandes allant être détruites - vers 1917

Mines allemandes allant être détruites


Piège conçu par le Lieutenant Christian - Lectures pour tous 1917: Les allemands se sont laissé prendre au dires de l'auteur...

Piège du lieutenant Christian


Source: La science et la vie N°23 octobre-novembre 1915
L'illustration - 15 mai 1915
L'archéologie de la grande guerre - Yves Desfossés - Alain Jacques - Gilles Prilaux - Ouest France - 2008